La croyance en la falsification du Coran est une sorte d’héritage que se transmettent les savants Chiites entre eux. Par exemple, al-Jaza’iri l’a héritée d’al-Majlissi, al-Kulayni l’a héritée de Ali Ibn Ibrahim al-Qommi (l’auteur du fameux tafsir). Dans ce nouvel article, nous allons voir comment al-Qadi Sa’id al-Qommi a hérité cette croyance de son maître al-Fayd al-Kachani, lui aussi auteur d’un tafsir renommé, al-Tafsir al-Safi surnommé Tafsir al-Kachani.
al-Qadi Sa’id Muhammad Ibn Muhammad Mufi al-Qommi (mort en 1107H) fut très proche des Rois Perses de l’Empire Safavide, en particulier le Chah Abbas II. Il est surnommé par al-Khomeini comme “la fierté du Groupe (Chiite Imamite)”1 et le Cheikh Abbas al-Qommi ,l’auteur du fameux ouvrage Mafatih al-Jinane, le décrit en ces termes “le savant vertueux, le philosophe spécialiste de la Loi, al-rabbani (le gnostique), le vérificateur immuable, parmi les grands savants de la philosophie, de la littérature et du Hadith”1.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont l’un fut intitulé Al-Arba’iniyat li-Kachf Anwar al-Qudsiyat, et dont l’extrait ci-dessous met en lumière la pensée de l’auteur vis-à-vis du Coran. Dans les pages 65-66 du livre, l’auteur traite de l’autorité des différentes variantes de récitations coraniques et décide de vanter les mérites de la récitation personnelle de Ali et la supériorité du Coran possédé par les 12 Imams, cela en s’opposant à nos récitations et le résultat est surprenant.
كما أن القرآن الذي عند أئمتنا عليهم السلام هو بعينه المسموع من النبي صلى الله عليه واله بسماع علي بن أبي طالب عليه السلام حين سماع غير علي عليه السلام هذا القرآن. وأين سماع مولانا -مولى الأنام- من سماع الرعايا !! مثلا : حين ما سمع ابن مسعود او غيره من النبي هذه الآية (إِنَّمَا أَنْتَ مُنْذِرٌ وَلِكُلِّ قَوْمٍ هَادٍ). وسمع علي (عليه السلام) هكذا: (إِنَما أنت منذر لعباد وعلي لكل قوم هاد). فـــــي الحالة التي سمع القوم بدون لفظة: ((علي)) وذلك للاتساع الالهي والوحدة الجامعة للكلم الرباني وهكذا الحكم في اختلاف القراءات السبع حيث يسمع كل قوم من النبي او الوصي مايوافق لغتهم ومحاورتهم في سماع واحد ومكان واحد. فأحتفظ بذلك التحقيق فإنه من مشرب الرحيق والحمد لله على فضله
“Tout comme le Coran qui est auprès de nos Imams (as) est le même que celui provenant du Prophète (saws) mais à travers Ali Ibn Abi Talib (as) et non les autres. Et qui oserait donc comparer la récitation de notre maitre – i.e Ali – avec celle des autres !! Par exemple : Quand Ibn Mass’oud ou d’autres ont entendu ce verset du Prophète (saws) : “Tu n’es qu’un avertisseur, et pour chaque peuple un guide.” [13:7] Ali (as) l’a entendu de cette manière :”Tu n’est qu’un avertisseur auprès des serviteurs et Ali est un guide pour tous les peuples.” Alors les gens l’ont entendu sans le mot Ali. Ceci à cause de l’immensité et de l’unité du discours divin, ce qui est également le cas concernant les différences entre les sept récitations que chaque personne a entendu du Prophète (saws) ou son héritier (wasi) selon son langage et dialecte alors qu’ils se trouvaient au même endroit et qu’il s’agit de la même récitation.”
Ainsi, selon ce savant, le Prophète a enseigné un “incomparable” Coran à Ali et un autre au reste des gens.
- Biographie disponible sur le site Chiite suivant : cliquez ici