Qui parmi les Musulmans ne connait pas récit du Prophète Yunus (alayhi salam), appelé également Dhun-Nun, et qui fut avalé par un Poisson, puis secouru par Allah après un repentir sincère.
Allah évoque son histoire dans différents passages du Coran :
{quranfr}Jonas avait lui aussi fait partie de Nos envoyés. Il s’était réfugié sur un vaisseau surchargé. On tira au sort et il fut parmi les rejetés à la mer, où une baleine l’avala, car il avait encouru Notre colère, et sans ses prières, il serait resté dans le ventre de la baleine jusqu’au Jour dernier. Nous le fîmes rejeter, épuisé, sur une plage déserte et Nous fîmes pousser au-dessus de lui un plant de citrouille. Nous l’envoyâmes ensuite comme messager à une population de cent mille âmes ou plus encore, qui crurent en Dieu. Aussi leur avons-Nous permis de jouir de la vie, pour une période déterminée.{/quranfr}
{quranfr}Rappelle-toi Yunus, qui avait quitté son peuple dans un moment de colère, pensant que Nous n’allions pas l’éprouver. Puis il lança, du fond des ténèbres, l’appel que voici : «Il n’y a point de Dieu que Toi ! Que Ton Nom soit exalté ! J’ai été vraiment du nombre des injustes !» Nous l’avons exaucé et délivré de ses angoisses. Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants. {/quranfr}
Comme nous le voyons ici, dans un accès de colère Yunus s’était écarté du commandement d’Allah, qui consistait à aller prêcher son peuple qu’il considérait comme rebelle et s’en était donc retourné. Allah le fit donc avaler par un poisson pour cette raison (comme il apparait clairement dans le passage coranique ci-dessus), car il s’était détourné du commandement d’Allah, et suite à un repentir sincère et qui reste un modèle pour les croyants, il fut délivré et rejeté sur un rivage.
Ce rappel étant dit, vous serez surpris de connaitre la version que donne les Imamites à cet incident dans la vie du Prophète Yunus (alayhi salam), et plus généralement la version qu’ils avancent pour expliquer les épreuves endurés par plusieurs messagers et prophètes, que la paix soit sur eux. Cette explication nous est donnée par un récit rapporté par plusieurs traditionalistes Imamites, dont le savantissime al-Majlissi.
Celui rapporte dans son ouvrage Bihâr al-Anwâr, le récit suivant :
عن الثمالي قال : دخل عبدالله بن عمر على زين العابدين عليه السلام وقال : ياابن الحسين أنت الذي تقول : إن يونس بن متى إنما لقي من الحوت مالقي لانه عرضت عليه ولاية جدي فتوقف عندها ؟ قال : بلى ثكلتك أمك ، قال : فأرني آية ذلك إن كنت من الصادقين ، فأمر بشد عينيه بعصابة وعيني بعصابة ، ثم أمر بعد ساعة بفتح أعيننا ، فإذا نحن على شاطئ البحر تضرب أمواجه ، فقال ابن عمر : ياسيدي دمي في رقبتك ، الله الله في نفسي ، فقال : هيه وأريه ان كنت من الصادقين . ثم قال : يا أيها الحوت ، قال : فأطلع الحوت رأسه من البحر مثل الجبل العظيم وهو يقول : لبيك لبيك ياولي الله ، فقال : من أنت ؟ قال : أنا حوت يونس ياسيدي ، قال : أنبئنا بالخبر ، قال : ياسيدي إن الله تعالى لم يبعث نبيا من آدم إلى أن صار جدك محمد إلا وقد عرض عليه ولايتكم أهل البيت ، فمن قبلها من الانبياء سلم وتخلص ، ومن توقف عنها وتمنع من حملها لقي ما لقي آدم عليه السلام من المعصية ، وما لقي نوح عليه السلام من الغرق ، وما لقي إبراهيم عليه السلام من النار ، وما لقي يوسف عليه السلام من الجب ، وما لقي أيوب عليه السلام من البلاء ، وما لقي داود عليه السلام من الخطيئة إلى أن بعث الله يونس عليه السلام ، فأوحى الله إليه : أن يا يونس تول أمير المؤمنين عليا والائمة الراشدين من صلبه في كلام له ، قال : فكيف أتولى من لم أره ولم أعرفه ، وذهب مغتاظا ، فأوحى الله تعالى إلي أن التقمي يونس ولا توهني له عظما ، فمكث في بطني أربعين صباحا يطوف معي البحار في ظلمات ثلاث ، ينادي : إنه لا إله إلا أنت سبحانك إني كنت من الظالمين ، قد قبلت ولاية علي ابن أبي طالب والائمة الراشدين من ولده ، فلما أن آمن بولايتكم أمرني ربي فقذفته على ساحل البحر ، فقال زين العابدين عليه السلام : ارجع أيها الحوت إلى وكرك ، واستوى الماء
D’après Abû Hamza ath-THamâli :
Un jour ‘Adballah ibn ‘Umar vint rencontrer Zîn al-‘Âbidîn, que la Paix soit sur lui et dit :
«Ô fils de Hussayn, est ce toi qui raconte que Yûnus ibn Matâ a été jetédans le ventre du poisson en raison de son refus d’accepter la wilâyade ton grand-père lorsqu’elle lui a été présentée ? »
Il (Zîn al-‘Âbidîn) répondit : « Oui, que ta mère te perde ».
Il (‘Adballah ibn ‘Umar) dit : « Montre moi la preuve/signe de cela (de ce que tu prétends) si tu es au nombre des Véridiques. »
Il (Zîn al-‘Âbidîn) nous commanda de nous bander les yeux.
Ensuite, au bout d’une heure, il nous demanda d’ouvrir les yeux.
C’est alors que nous nous trouvions sur une plage en bord de mer, avec des vagues déchaînées.
Adballah ibn ‘Umar s’écria alors : « Ô mon maitre, je m’en remet à toi (lit. mon sang sur ton coup), Allah Allah, maintenant montre nous ce signe si tu es au nombre des Véridiques. »
Alors, se tournant vers les flots, il (Zîn al-‘Âbidîn) appela : « Ô toi le Poisson. »
Le poisson apparut, la tête sortie des flots gigantesques telle une énorme montagne et dit : « Me voici venu à toi, me voici venu à toi Ô Wali Allah. »
Il (Zîn al-‘Âbidîn) demanda : « Dis nous, qui es tu ? »
Il (le Poisson) répondit : « Je suis le Poisson de Yûnus (ie celui qui a avalé Yûnus) Ô mon Maître. »
Il (Zîn al-‘Âbidîn) demanda : « Peux tu nous raconter ce récit ? »
Il (le Poisson) répondit : « Ô mon Maître, Allah le Très-Haut n’a envoyé aucun prophète depuis Âdam jusqu’à ton grand-père Muhammad, que le Salut soit sur lui et sur sa Famille, sans leur présenter votre wilâya, vous les Gens de la Demeure.
Celui qui l’a accepté parmi les prophètes s’en est allé sain et sauf et sans encombres et celui qui s’est arrêté dessus et s’est retenu/refusé de l’accepter, a subi ce qu’a subi Âdam comme désobéissance, ou ce qu’a subi Nûh face à l’inondation, ou ce qu’a subi Ibrâhîm dans lorsqu’il a été jeté dans le feu, ou ce qu’a subi Yûssuf lorsqu’il a été jeté dans le puit, ou ce qu’a subi Ayûb dans son épreuve, ou ce qu’a subi Dâwud dans son pêché jusqu’à la venue de Yûnus.
Allah lui a alors révélé : « Ô Yûnus soit l’allié le Commandeur des Croyants ‘Alî, que la Paix soit sur lui, et les Imams Biens Guidés issus de ses reins ».
Il (Yûnus) dit : « Mais comment pourrais je être l’allié de quelqu’un que je n’ai jamais vu et que je ne connais pas ? » Et il s’en alla furieux. C’est alors qu’Allah m’a commandé (lit. révélé) d’avaler Yûnus mais de ne pas lui faire du mal [physiquement].
Il est donc resté dans mon ventre pendant 40 jours, parcourant avec moi les mers.
Et,dans mon ventre, suppliant : Il n’y a de divinité que Toi, Gloire à Toi, j’ai été du nombre des injustes, j’ai accepté la wilâya du Commandeur des Croyants ‘Alî ibn Abî Tâlib et des Imams Biens Guidés parmi ses enfants.
Lorsqu’il a alors cru et accepté votre wilâya, [Allah] m’a ordonné de le rejeter sur le rivage. »
Zîn al-‘Âbidîn, que la Paix soit sur lui, dit alors : « Ô toi le Poisson retourne en ta demeure ».
Et le poisson s’en retourna et plongea dans les flots.
On reste sans voix à la lecture d’un tel récit, non seulement les compagnons sont déclarés apostats parce qu’ils ont refusé la Wilayat ou l’Imamât de Ali mais plus encore, on apprend finalement que ce sont les Prophètes (alayhoum salam) eux même qui ont été en leur temps des Nawaçib, qui hésitent ou refusent la Wilayât des Imams Infaillibles !